Le Lutétien Moyen


Le Lutétien moyen débute avec l'achèvement de l'immersion du premier cycle. La profondeur de la mer atteind, à son maximum, les 60 mètres. C'est la période de formation du "calcaire à Ditrupa" ou "banc de Saint-Leu".

Lorsque la profondeur de la mer atteint 20 mètres, les fonds marins sont baignés de lumière, ce qui permet le développement de grands herbiers, véritables prairies sous-marines. Ces herbiers abritent de nombreux foraminifères : les Milioles et les Orbitolites. Mais les foraminifères les plus caractéristiques du Lutétien moyen sont certainement les Cérithes. Ils ressemblent à des vis ou vérins. Les carriers lui donneront d'ailleurs le nom de "banc à vérins". Les Milioles formeront surtout le banc couramment appelé "lambourdes et vergelé". Si le début de la décrue se fait lentement, celle-ci s'accélèrent vers -45 millions d'années. La salinité du milieu marin commence à varier dans le golfe, notamment avec les pluies abondantes chargées de débris organiques du rivage. Du coup, Avicularium aviculare (un lamellibranche) va proliférer, permettant la formation du "banc royal" largement exploité par les carriers du XIVe siècle.


La mer du Lutétien moyen lors de la première décrue (-45 MA)

D'importants courants marins partent du Vexin depuis le nord de l'anticlinal du Pays de Bray vers le Hurepoix. Le rivage suit les falaises de l'anticlinal du Pays de Bray (toujours émergé depuis le début du Lutétien) pour rejoindre celles de la vallée de l'Eure et de la région de Houdan. Au sud, le rivage suit l'anticlinal de la Remade (au sud du Hurepoix) pour contourner l'anticlinal de l'Essone (dans la région d'Etampes). Cet anticlinal et le dôme de Chartrettes et de Valence-en-Brie permettent la formation d'une lagune qui part vers le sud-ouest pour rejoindre le lac de Morancez (près de Chartres). La ligne de rivage repart vers le nord-est pour former une seconde lagune, qui elle, rejoindra le lac de Provins.



La mer à la fin du Lutétien moyen (-43 MA)

La mer n'est plus profonde que de 10 mètres et lorsqu'elle se meurt, les marnes verdâtres et parfois ligniteuses témoignent d'un domaine lacustre tels qu'on en rencontre aujourd'hui au Canada. Ces marnes seront à l'origine du "banc vert" des géologues. Parallèlement, les premiers dépôts évaporitiques se déposent dans les lagunes où l'eau de mer surchargée en sel cristallise en gypse. A la fin du Lutétien moyen (-43 MA), il n'y a plus que 3 régions où la sédimentation est nettement marine. Il s'agit des synclinaux du Therain, de la Viosne et la gouttière de la Seine. C'est la fin du premier cycle d'immersion-émersion. Le premier cycle sera le plus long des trois car lorsque la mer quitte le bassin parisien, nous sommes à l'aube du Lutétien supérieur.

 

Qu'est-ce que le Lutétien ?
Le Lutétien Inférieur
Le Lutétien Moyen
Le Lutétien Supérieur
Les minéraux des couches Lutétiennes
Faunes et flore du Lutétien