Les abris administratifs :
dfgdfgdfg ![]() Construction de l'abri du Jardin de la Présidence (actuel abri du Musée) (Source : http://www.senat.fr) |
Les abris administratifs sont apparus en 1938, avec la construction simutanée de l'abri anti-aérien du Sénat, construit sous le Jardin de la Présidence du Palais Médicis (Sénat, Jardin du Luxembourg) et l'abri de Défense Passive sous la place Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement). En fait, ces abris sont les premiers à répondre à des normes de sécurité adaptées aux menaces miitaires de l'époque. Ils ont pour vocation : 1. de protéger l'ensemble du personnel administratif en cas d'alerte (bombardement, gaz). Pour la première fois, ces abris possèdent une structure en béton armé, des systèmes de ventilation, des sas de sécurité (anti-intrusion et anti-souffle), des alarmes aux gaz, une alimentation électrique, un raccordement aux réseaux téléphoniques (public, RATP) et plusieurs issues. Certains abris feront l'objet d'aménagement plus sophistiqués. |
L'abri anti-aérien de la place Denfert-Rochereau
Connu sous le nom de "Poste de commandement n°2" ou "abri FFI", cet abri fut le premier à être aménagé par les autorité françaises en 1938. Il s'agit du premier abri ayant fait l'objet d'une transformation complète d'anciennes carrières. Il est également connu pour avoir abrité pendant quelques jours le poste de commandement des Forces Françaises de l'Intérieur durant la libération de Paris en 1944, d'où son sobriquet "abri FFI".
Initialement, un projet de construction d'un abri anti-aérien sous le square Froideveaux est annoncé par Pierre Devaux dans un journal en 1936. Initialement, cet abri devait servir aux populations civiles du quartier en cas de bombardement et aménagé en conséquence : 3 accès protégés par des portes étanches, téléphone, TSF, sanitaires, poste de secours, réserve d'eau potable et de vivres et système de ventilation. Le site idéalement situé permettait d'accueillir 1200 personnes dans 600 m². Finalement, un changement d'affectation permit d'y abriter le personnel du service d'assainissement des eaux de la Ville de Paris. A cet effet, le plan de l'abri fut sensiblement modifié. Projet initial de l'abri sous la place Denfert-Rochereau
(Source : Atlas du Paris souterrain)
On aménagea une vingtaine de pièces, le réseau téléphonique était relié à celui des égouts, un système de regénération d'air fût installé et un moteur diesel permettait d'alimenter l'abri en électicité le cas échéant. Par ailleurs, cet abri fut dédoublé avec un autre (le PC1) situé de l'autre côté de la galerie qui passe sous l'actuelle avenue du Général Leclerc et qui est aujourd'hui employé par l'IGC comme local technique pour la regénération d'air des Catacombes de Paris. Aujourd'hui, le PC2 est condamné du reste du réseau par des murs de barrage mis en place dans le courrant des années 90 car il est employé par le Laboratoire d'essai des matériaux qui y trouve les conditions idéales pour ses expériences.
Installations allemandes
Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands comprirent rapidement les avantages qu'ils avaient à investir les sous-sol de Paris. Dès 1940, ils se firent apporter les plans des carrières et interdirent au personnel de l'IGC les visites de surveillance des galeries adjacentes à leurs installations. Ils sont à l'origine de nombreux ouvrages souterrains qui compteront parmi les plus grands ouvrages de la capitale, notamment aux abords du Sénat.
En 1940, l'état-major de la Luftwaffe Ouest investit le Palais Médicis et l'abri du Jardin de la Présidence (l'actuel Abri du Musée). C'est seulement à la fin de l'année 43, qu'ils aménagent un second abri de défenses passive : l'abri Médicis (côté rue Médicis) Le radier de celui-ci se trouve à 14 mètres sous le sol. Il comprend une grande galerie de circulation nord-sud qui dessert 10 galeries d'abri perpendiculaires. Au 18 août 1944, date d'abandon du chantier, 7 de ces galeries sont complètement terminées, côté nord. Ces deux abris sont encore actuellement utilisés par les Sénateurs et sont, par conséquent, isolés du reste du réseau et les plans, gardés secrets. En outre, le Génie allemand a largement exploité le réseau de galerie existantes dans le quartier afin de s'aménager des sorties de secours rue Bonaparte, dans un garage réquisitionnérue Notre-Dame-des-Champs et rue d'Assas. Par ailleurs, les galeries autour de l'Odéon permettaient d'accéder à la caserne de la Garde Républicaine (10 rue de Tournon) et à l'hôtel Corneille (aujourd'hui disparu) réquisitionné par l'armée allemande. Enfin, les galeries longeant le Jardin du Luxembourg accédaient directement à l'abri de la Faculté de Pharmacie et à celui de l'Ecole des Mines et du Lycée Montaigne.
Dalle d'éclatement au dessus de l'abri Médicis.
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Repères de direction dans le bunker allemand
(Photo : Cedric [http://catacombes.web.free.fr]) L'ouvrage le plus imposant est, sans conteste, l'abri situé sous le Lycée Montaigne et la Faculté de Pharmacie. A l'origine, il s'agissait d'un enchevêtrement de galeries d'inspections. Les soldats du Génie allemand ont commencé par aménager des accès depuis l'extérieur, reliant ainsi les bâtiments réquisitionnés en surface et les carrières. Les vides ont été consolidés par d'épais piliers de maçonnerie et séparés du reste du réseau par d'épais murs en briques et béton. Cet abri du Lycée Montaigne, connu des cataphiles sous le nom de "bunker allemand" fut équipé pour de longs séjours : éclairage électrique, salle de repos, portes blindées, réseau téléphonique doublé et toilettes chimiques. Cet abri est doublé avec celui de la faculté de pharmacie, située à côté du Lycée Montaigne. Cet ensemble fut ceui qui opposa la plus grosse résistance lors des combats souterrains pour la libération de Paris en août 1944.Par la suite, le Génie allemand entreprit de relier les abris entre eux et de s'assurer de disposer d'un bon nombre de sorties de secours. Ainsi, il était possible de partir de l'abri Médicis pour aller au bunker allemand et de resortir au 117 rue Notre-Dame-des-Champs, dans un abri qui débouchait dans un parking réquisitionné. Aujourd'hui, cet abri est connu sous le nom de "abri FACO", du nom de l'école qui se situe à son aplomb.
Piliers de maçonnerie de l'abri FACO (Photo auteur)L'ampleur du travail du Génie allemand fut considérable et aujourd'hui encore, on se rend difficilement compte de l'étendue des travaux. La vue aérienne des abords du Sénat permet de s'en rendre compte.
Escalier de sortie de l'abri FACO rue ND des Champs
(Photo auteur)
Enfin le dernier ouvrage allemand important par la taille et la fonction est l'abri des Feuillantines, connu des cataphiles sous le nom de "abri Laval". C'est à la suite de l'attentat dont Pierre Laval fut victime le 27 août 1941 que les autorités allemandes décidèrent de construire un complexe permettant d'assurer la sécurité de l'ancien Président du Conseil. Il s'agit là du dernier et du plus sophistiqué des abris de la Seconde Guerre Mondiale. Outre l'éclairage électrique, le central radio, le réseau téléphonique, l'abri disposait de nombreux bureaux, d'une infirmerie, de toilettes chimiques, d'une cuisine, d'un système de récupération d'eaux usées, de chauffage, et de ventillation ! Malgré cela, cet abri sera terminé peu de jours avant la libération de Paris et ne servira jamais, si ce n'est à emprisonner temporairement quelques miliciens après la libération. Aujourd'hui, cet abri est fortement dégradé, certainement à cause de ce qu'il représente.
Voir aussi : Zoom sur... L'abri FFI
Zoom sur... Le bunker allemand
Zoom sur... L'abri des Feuillantines
Les abris administratifs