Escaliers en carrière

          L'accès aux carrières se fait soit par puits, soit par escalier. Les escaliers en carrière sont pléiades. Malheureusement, la plupart sont bouchés pour interdire l'accès des carrières aux visiteurs clandestins et beaucoup ont été détruits au fil des années lors de percements de rues ou de tunnels du métro. Mais on trouve également des escaliers qui ne relient pas la surface aux profondeurs du ventre Paris. Il s'agit d'escaliers reliant deux niveaux de carrière et d'escaliers de contournement permettant la continuité d'une galerie. Les premiers se trouvent principalement sous le cimetière Montparnasse, les seconds sont disséminés un peu partout (rue d'Alésia surplombant l'avenue d'Orléans, avenue d'Orléans dans le contournement de la station Denfert-Rochereau du RER B, boulevard Saint-Michel pour relier les carrières à une galerie technique des telecoms, etc.).

Parmi les escaliers d'accès aux carrières, on distingue deux types :


Escalier d'accès à l'abri de défense passive de la FACO, rue Notre-Dame-des-Champs
(Photo auteur)
 

Les escaliers de service, employés par les services administratifs (IGC, police, pompiers). Ils sont conçus en colimaçon, pour un gain de place. Signalons cependant une exception : l'escalier Mansart qui relie les jardins de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce et les carrières sous-minant l'hôpital.
Les escaliers d'accès aux abris de défense passive. Ce sont des escaliers droits. Citons, par exemple, les escaliers de l'abri de la FACO rue Notre-Dame-des-Champs, celui de l'abri des Feuillantines dans la rue du même nom et bien sûr, celui de l'abri FFI sous la place Denfert-Rochereau.

 

Escalier de service
(Photo auteur)

 

   La construction de la plupart des escaliers d'accès est postérieure à 1940, sauf pour l'abri FFI, construit en 1938. Le béton est donc le matériaux utilisé pour ce type d'escalier.

          La complexité du réseau a parfois obligé les ingénieurs à construire des escaliers au sein même des carrières. Là encore, la conception de l'escalier dépend de sa fonction. Ainsi, on peut distinguer :

Les escalier de contournement. Ces escaliers, comme le nom l'indique, contournent un obstacle. Ils assurent donc la continuité d'une galerie. Citons, par exemple, l'escalier de l'avenue d'Orléans contournant par le dessous la station RER Denfert-Rochereau de la ligne B, ou encore celui du boulevard Saint-Michel qui relie la galerie des carrières à une galerie technique plus en contrebas servant aux Telecoms. Ces escaliers sont tous droits. En revanche, si certains sont en pierres, la majorité est en béton. Ils sont donc apparus après 1940, notemment lors de percements (voie ferrées, galeries techniques).


L'escalier de contournement Alésia / Orléans
(Photo auteur)

Les escaliers de jonction, reliant deux niveaux de carrière. Leur conception est variable, mais, grosso modo, on peut affirmer qu'ils sont tous de section carrée. Les plus beaux exemples se trouvent sous le cimetière Montparnasse. Contrairement aux escaliers précédents, ceux-ci sont contruits dans des blocs de calcaire prélevés sur place.

          Enfin, signalons une curiosité. Il s'agit des "escaliers" des cabinets minéralogiques. Ils n'ont jamais été conçus pour gravir un obstacle. Leurs marches sont ridiculement petites et ils relient le sol et le ciel de carrière. Une curiosité pour le visiteur non averti. En fait, ces escaliers servaient aux ouvriers à exposer leurs découvertes géologiques. Les exemplaires étaient disposés sur les marches permettant à chacun d'en admirer l'originalité. Aujourd'hui, leurs marches ne servent plus guère qu'à disposer des bougies pour éclairer les cataphiles venus trouver un peu de repos dans ces salles.

Voir aussi :
  Zoom sur... L'escalier Mansart
  Zoom sur... Les cabinets minéralogiques
Les matériaux
Plaques de situation

 

Datation des ouvrages de confortation
Le nivellement en carrière
Escaliers en carrière
Les puits