Le nivellement en carrière
On a l'habitude de dire que les cotes d'altitudes sont mesurées par rapport au niveau de la mer. Plus précisément, en France depuis 1897, le niveau 0 correspond au niveau moyen de la méditérannée, mesuré par le marégraphe de Marseille. Cela dit, une référence spécifique est employée pour Paris à partir de la moitié du XIXe siècle : le point 0 est défini par le niveau des plus basses eaux de l'été 1719 au pont de la Tournelle (quai de Béthune). Cette référence a été utilisée pour la capitale depuis le début du XXe siècle. Une échelle d'étiage a donc été fixée sur le quai de Béthune ; une plaque précise que le 0 de cette échelle d'étiage correspond à la cote de 25,62 mètres relevée à Marseille (le système métrique est apparu avec la Révolution Française à partir de 1795).
![]() Plaque de nivellement en carrière (Photo : auteur) |
De nombreuses plaques de nivellement existent sous Paris. La photographie ci-contre en présente un exemplaire éloquent. La cote supérieure indique que 22,72 mètres séparent le trait noir de la surface tandis que la cote inférieure indique que 21,01 mètres séparent le trait noir du 0 de l'échelle d'étiage du pont de la Tournelle. Ces cotes de nivellement ont été effectuées, pour la plupart, entre 1855 et 1860. Elles ont permis la création d'une cartographie des carrières, la cartographie Fourcy-Delesse, connue sous le nom d'Atlas des Carrières. |
La référence
du pont de la Tournelle servit également
pour la mesure du niveau de la nappe phréatique se
situant sous Paris. En effet, de nombreux
puits à eau ont été réalisés avec
une échelle d'étiage corrélée avec celle
du pont de la Tournelle. Le plus beau
spécimen de ce genre se trouve dans
les sous-sols de l'hôpital
Cochin : la fontaine
Sainte-Marie, ou des Capucins, construite en 1809. Un autre spécimen
se situe sous la croisée des boulevards de Port-Royal, de l'Observatoire,
du Montparnasse, Saint-Michel et de la rue Denfert-Rochereau. |
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nivellement en carrière
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