Le bunker allemand se situe sous le Lycée Montaigne ; il se trouve en plein dans le réseau allemand mis en place durant la Seconde Guerre Mondiale et constitue un des centres névralgiques de l'organisation de l'armée allemande à Paris. Avec les deux bunkers du Sénat, il consituait l'un des abris déstinés aux soldats allemands de la Luftwaffe Ouest.

Contrairement aux abris du Sénat qui étaient les postes de commandement, ce bunker servit d'abri anti-aérien aux soldats de la Luftwaffe, l'aménagement intérieur étant conçu pour permettre le séjour d'un grand nombre de soldats le temps des alertes. Tout d'abord, la surface aménagée est largement supérieure à celle des abris du Sénat. Une telle surface serait inexploitable pour le bon fonctionnement d'un poste de commandement (circulation du personnel, distances à parcourir pour rejoindre deux bureaux, etc.). Ensuite, bien que l'aménagement soit perfectionné pour l'époque, les murs en meulière ou en roche et le sol en terre sont mal adaptés pour acueillir du matériel éléctronique d'un poste de commandement.

123 Vue d'un des couloirs du bunker allemand. On aperçoit une signalétique fléchée et en couleurs destinée à orienter les soldats dans leurs déplacements. (Source : Atlas du Paris souterrain)

Enfin, l'abri dispose d'un poste de secours, inutile et encombrant dans un poste de commandement, mais fort utile pour les premiers soins des blessés d'un bombardement. En ce qui concerne l'aménagement de l'abri, on constate qu'il a été conçu pour tenir position en cas d'attaque par les sous-sols. En effet, il est entièrement isolé du reste des carrières par d'épais murs en briques, des portes blindées et étanches aux gaz ; il est également équipé d'un réseau électrique et de sanitaires chimiques. Sa position décalée par rapport aux PC du Sénat en faisait certainement un avant-poste assurant la sécurité de ces derniers. Entrée du poste de secours (Source : Atlas du Paris souterrain)

Actuellement, cet abri fait l'objet de nombreuses visites des cataphiles. Il a été très dégradé depuis 1944 (date de son abandon par les forces d'occupation), mais de nombreux restes sont visibles et sa visite est toujours impressionnante compte tenu de ses dimenssions exceptionnelles.