Les activités souterraines
Comme nous l'avons vu précédemment, le cataphile est rarement un contemplatif ! La vie cataphile est très riche et chacun y trouve son compte. Au programme, nous vous proposons :
Les activités festives : Il s'agit là de l'activité principale du cataphile. Elles se traduisent différemment selon les goûts de chacun. Outre le côté convivial, elles sont l'occasion pour chacun de transmettre les dernières nouvelles cataphiles. Il n'est pas rare de croiser une poignée de cataphiles assis dans une salle en pleine discussion, une bière à la main. Il s'agit tout simplement d'un squat. Parfois, le squat se transforme en bouffe. Dans ce cas, chacun apporte une partie du repas que les protagonnistes vont partager. Les squats et les bouffes constituent le quotidien du cataphile. Mais parfois, de grandes soirées sont organisées, pouvant réunir de quelques dizaines à plusieurs centaines de participants. Ainsi, il y a eu la "fête du poulet", pour fêter de manière bon enfant le départ en retraite du Commandant Saratte, fonctionnaire de police et père fouettard des carrières ; la katabreizh, fête à la mode bretonne organisée... pour le plaisir, tout simplement ! Et puis il n'est pas rare qu'un cataphile fête son anniversaire (ou un autre événement) en carrière. Mais la plus singulière de toute est certainement la fête de Philibert. Il s'agit de festoyer autour de la stelle de l'ancêtre des cataphiles, Philibert Aspairt, mort en carrière le 3 novembre 1793 ; une sorte d'hommage joyeux et là encore, bon enfant. Enfin, les tractofolies constituent l'événement festif cataphile par excellence. C'est en fait la foire aux tracts (un chapitre traite ce sujet plus loin). Mis à part les tractofolies, la plupart des événements festifs sont ouverts à tout le monde, y comprit les "touristes". Leur annonce est faite souvent longtemps à l'avance par voie de tract ou d'annonces sur les forums internet spécialisés.
Les activités sportives : Si, lors d'une descente, vous croisez un groupe de fous en train de courir comme des dératés, dites-vous que vous avez raté la dernière katasprint ! Il s'agit, en fait, d'une course d'orientation à travers le réseau. Le but ? Le prestige de la victoire, parfois accompagné d'un lot : la copie de la dernière édition du dernier plan à la mode, une série de tracts rares, mais toujours un objet en rapport avec les carrières. Autant prévenir tout de suite : les katasprint sont très sportives et réservées à ceux qui connaissent parfaitement l'enchevêtrement des galeries. En effet, les plans des carrières ne sont pas admis... C'est, entre autre, la raison qui fait que les katasprint ne sont pas annoncées par un affichage publicitaire dans les rues de Paris. L'autre raison est qu'elles sont dangeureuses. Outre le risque de se perdre, il est très facile de se blesser lorsqu'on court en carrière ! Inutile de gâcher la "fête" par l'arrivée des pompiers et de la police...
Les activités manuelles : La vie souterraine n'est pas toujours à la fête. Le cataphile sait également être sérieux et organisé pour entretenir ou restaurer son terrain de jeu. Les activités manuelles sont très variées et s'organisent parfois dans le plus grand secret. Parmi celles ouvertes à tout le monde (y comprit et surtout aux "touristes"), il y a les opérations poubelles. Ce sont aussi les plus populaires. Il s'agit d'endosser pour une nuit ou une journée la tenue d'éboueur et de nettoyer une salle ou un secteur. Armé de gants et de sacs poubelle, chacun ramasse ce qui n'a rien à faire dans les carrières (bouteilles, papiers d'emballage, mégots etc...). Autant dire que pour certains secteurs, plusieurs dizaines de sacs sont remontés en surface dans des bennes à ordures. Certains cataphiles devraient y participer plus souvent de manière à bien prendre conscience de l'ampleur des dégâts dans certaines zones ! Les opérations de restauration sont également très apréciées de l'ensemble de la communauté cataphile. La restauration peut avoir lieu sur une simple plaque de situation, une hague, voire une salle entière. Il s'agit en général d'effacer des tags, mais ces opérations peuvent également consister à remonter une hague, ou à aménager le confort et l'esthétique d'une salle. Ce genre d'opérations nécessite cependant une certaine connaissance des méthodes et des matériaux, c'est pourquoi un tri est effectué avant la participation, mais généralement, les bras de bonne volonté sont toujours bien accueillis. Ces opérations peuvent durer de quelques heures à plusieurs mois. Enfin, les activités manuelles les plus secrètes sont les travaux clandestins. Il s'agit toujours de travaux oeuvrant contre les tentatives d'isolement du réseau de la part de l'IGC. Les plus populaires sont ceux qui consistent à creuser une chatière pour contourner un mur de barrage dans une galerie ou encore, à aménager un puits de service avec des échellons. Mais certains de ces travaux sont décriés par une partie des cataphiles, notamment ceux visant à réouvrir les carrières du Val-de-Grâce par le percement de chatières. Les travaux clandestins ne sont jamais annoncés, même une fois terminés. Ils sont l'oeuvre d'une poignée d'irreductibles gaulois perpétuellement en guerre contre l'IGC. En général, l'identité des auteurs n'est jamais connue, chacun préférant rester anonyme pour ce genre d'activité. Bien évidemment, ces travaux se font dans des zones très peu fréquentées en toute discrétion et sont donc à l'usage exclusif des auteurs.
Les activités artistiques : Une once de douceur dans ce monde de brutes ! Voilà bien la bouffée d'oxygène tant attendue des cataphiles non sportifs et non manuels (il n'y a pas de cataphiles non festifs !)... L'expression artistique sous Paris est largement représentée au travers de l'art pictural, sculptural et photographique. La quantité des ouvrages effectués en carrière est telle que j'y ai consacré un chapitre entier. Je vous invite donc à vous y reporter.
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